vendredi 24 décembre 2010

Voyage à Banzawara: petite découverte de la brousse

J'ai gagné quelques jours de congé! En fait, les étudiants grèvent toujours en décembre pour protester, se souvenir de la mort de Norbert Zongo, un journaliste tué dans des circonstances plus que douteuses... lorsque les étudiants grèvent, ils viennent dans les écoles et font sortir les élèves de force (à coup de jets de pierre ou en débarquant avec les motos dans les classes!). Du coup, pour éviter des accidents, la direction a décidé de libérer les élèves durant deux jours...

PICT0130J'en ai profité pour voyager un peu et j'ai découvert la « brousse » avec Mme Ganane (enseignante du CP2). Elle m'a emmené dans le village où travaille son mari; il est aussi enseignant et dirige l'école du village de Bazanwara (sud du Burkina avant la ville de Léo).

 

 

 

Voyage à l'africaine donc l'imprévu était au rendez-vous, la ponctualité par contre n'était pas au rendez-vous... départ fixé à 8h à la station de bus; en bonne suissesse j'arrive à 8h01, résultat départ à 11h45: le bus qui devait être à 9h était en fait à 10h et est parti avec un peu de retard... j'ai donc eu tout le temps pour observer les animations de la gare routière au gré des arrivées et des départs. Entre les vendeurs d'unités (crédits pour le téléphone), de lunettes de soleil, de bananes, d'eau, d'akiéké (un peu comme l'avoine), les voyageurs s'attroupent et s'assoient ça et là... on attend patiemment... les femmes s'occupent de leurs petits... A l'arrivée du bus, tout s'anime: il faut vider le car de ses marchandises ; que ce soit dans le coffre, sur le toit, dans l'allée; tout espace est utilisé. Sur le toit, on met tout ce qui ne passe pas à l'intérieur: moto, vélo, sacs de riz, casseroles, cage à poulet, chèvre,...

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L'heure du départ a sonné;  chacun cherche une place assise mais tous n'auront pas notre chance et devront voyager dans l'allée... le voyage se fait calmement; les gens sont silencieux. Lors des passages dans une ville, on voit les vendeuses de bananes ou de biscuits s'approcher à la hâte du car pour vendre quelque chose. Elles courent ainsi dès qu'un car ou un taxi-brousse s'approche.

A notre arrivée dans le village voisin de Bazanwara, Népou, nous descendons avec notre sac de provision en espérant trouver quelqu'un qui nous attend pour nous emmener au village à 11km. Gagné.. nous partons rapidement pour Bazanwara... environ 30 minutes de moto plus tard, à travers petites routes et sentiers, nous arrivons au village... nous allons loger dans la maison du mari de madame; comme c'est le directeur de l'école, il a un logement de fonction; une maison en dur et non une case. Première découverte; une scène de danse traditionnelle; une griotte (musicienne traditionnelle) est passée dans le village... Le soir, repas de fête car le mari de Madame a tué un poulet pour nous souhaiter la bienvenue donc soupe de poulet, crudités et pain!  

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L'atmosphère du village est tellement paisible comparé à Ouaga: pas de camion, de pollution... c'est reposant!

Deuxième jour au village: réveil après une bonne nuit de sommeil; étonnamment pas trop mal au dos: la natte fut confortable (petite pensée pour les jmj...). Le matin, petite visite à l'école du village; nous ne nous sommes pas attardés car les élèves avaient les ,évaluations trimestrielles et la présence d'une blanche n'est pas vraiment propice à la concentration (c'est la première fois qu'une blanche venait dans ce village)! Après la visite de l'école, préparation du riz sauce pour les enseignants et balayage de la cour... le soir petite sortie au village histoire de saluer les gens... l'occasion pour moi de voir les concessions (regroupement de cases appartenant à une famille). Ensuite, nous sommes rentrées préparer... un chasseur nous a offert des cailles donc à nouveau repas de fête: c'est un des avantages des voyages en brousse: les gens offrent de la viande pour souhaiter bonne arrivée!  PICT0161PICT0155 PICT0213 PICT0232

C'est déjà la fin du voyage et le retour s'est fait calmement avec un poulet dans la main (Cette phrase peut paraitre bizarre pour des suisses, je vous l'accorde, mais ici c'est normal de repartir du village avec un poulet, vivant svp, offert par un vieux du village). Comme le poulet m'était destiné, c'était aussi à moi de le porter et de le surveiller dans le bus (!)

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